L'interview de Henri Le Roux à RIA Novosti

Dans un guide du chocolat en France, le breton Henri Le Roux a été désigné Meilleur chocolatier de province. Les amateurs savent bien que c'est justement lui qui se tient derrière les trois lettres C.B.S. désignant son très populaire "caramel au beurre salé". Le Roux vit et travaille à Quiberon, sur la côte atlantique, et des fenêtres de son magasin on peut voir passer les bateaux et, au loin, Belle île. En décembre, Le Roux a fait escale à Moscou, où il a participé au premier Salon du chocolat. La correspondante de RIA Novosti Alexandra Kamenskaïa a rencontré le célèbre chocolatier.

Vous êtes chocolatier et vous vous appelez aussi caramélier. Comment le devient-on?

Mon père était pâtissier. Il a travaillé aux Etats-Unis avant de revenir en France à Pont l'Abbé dans le Finistère en Bretagne, où il a crée sa propre maison. Je suis né à Pont l'Abbé et après trois ans d'apprentissage chez mes parents je suis parti travailler en Suisse, et c'est là que j'ai attrapé le virus du chocolat. J'avais 18 ans. J'ai travaillé à la CODA à Bâle qui était la seule école au monde ou l'on pouvait apprendre le chocolat. J'ai fait mon service militaire dans la marine, et c'était la guerre d'Algérie, mais je ne suis jamais parti pour l'Algérie et je n'ai jamais été sur le bâteau non plus - je suis resté à terre faire de la pâtisserie pour l'équipage !

Ensuite j'ai travaillé à Paris, mais c'était tellement dûr que j'ai voulu aller ailleurs. Je suis d'abord parti à Tour, mais ensuite ai dû rentrer travailler à la maison. Je me suis marié et nous avons racheté la pâtisserie de mes parents. Plus tard, nous avons vendu la pâtisserie et nous sommes partis à Quiberon qui est la ville de la famille de ma femme, à 140 km plus bas de Pont l'Abbé, toujours en Bretagne, mais nous passions du Finistère au Morbihan. Dans cette ville de Quiberon nous avons créé notre chocolaterie. Et c'est là que j'ai eu la très grande idée de ma vie. En Bretagne on consomme le beurre salé, et je me suis dit : tiens, on va faire un caramel avec du beurre salé dedans. C'était en 1977 et à l'époque, le caramel au beurre salé c'était audacieux, tout le monde me demandait si mon produit était consommable - nous étions alors en pleine époque des gadgets, ces choses qui ne servent à rien et que l'on achète. Mais cela a très bien marché et maintenant je suis connu pour avoir inventé le caramel au beurre salé. Comme on ne peut pas déposer une recette en France, mais on peut déposer une forme ou un nom, j'ai déposé le CBS ce qui veut dire " Caramel Beurre Salé ". Souvent on me dit que c'est le code secret pour une recette bien secrète. Amusant.

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